L’association diminue ses activités: Forums Divers Bla bla bla moi le tuer je peux pas …

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  • #15541
    Maréchal
    Participant

    Écoutez. Le tuer, j’ai pas le coeœur. Alors, je vous l’amène. Vous, vous les tuez pas. Vous les sauvez. Un refuge, c’est fait pour ça, pour les sauver. Alors bon, le voilà ! C’est à prendre ou à laisser. Si vous en voulez pas, j’irai le perdre dans les bois. Je l’attacherai à un arbre, pour ne pas qu’il me coure derrière, vous savez comment ils sont, paraît qu’il y en a qui ont retrouvé leur maison après des centaines de kilomètres, alors vaut mieux l’attacher et puis se sauver, pas l’entendre crier, c’est trop triste, on n’est pas des bêtes. Bon, vous le prenez, ou vous le prenez pas ? Faut vous décider, j’ai pas que ça à faire, on n’a pas encore fini les bagages.

    Évidemment, il ou elle le prend. Quoi faire d’autre ? Le bon salaud le sait bien. Quand on gère un refuge pour animaux, c’est qu’on a le cœur tendre, qu’on ne peut absolument pas supporter l’idée qu’une bête souffre, soit abandonnée, perdue, vouée à la piqûre fatale, ou pis, aux pourvoyeurs des laboratoires.
    Les pseudos-amis des bêtes qui, lorsque le chien ne veut plus chasser, ou bien est devenu trop vieux, ou bien a osé donner un coup de dent au sale môme qui le harcèle, ou lorsque le mignon chaton offert pour Noël est devenu au 14 juillet, un gros matou qui a son caractère et ne veut plus jouer les nounours en peluche, ou encore lorsque “ces gentils compagnons” se mettent à être malades et coûtent “les yeux de la tête” en visites au véto, ces salopards délicats qui décident de les supprimer mais n’ont pas le courage de faire le vilain geste qui tue vont les déposer à la porte du refuge (variantes : ils les jettent par-dessus le grillage, ils enferment dans une boite en carton la chatte miaulante et ses petits…) comme on déposait jadis les nouveaux nés non désirés à la porte des couvents.

    Fonder un refuge pour animaux est la pire façon de s’empoisonner la vie. Non seulement cela ne peut pas rapporter d’argent (les abandonneurs ne laissent jamais de quoi acheter un peu de bouffe, cela ne leur vient même pas à l’idée), mais c’est un gouffre financier.

    Fonder un refuge ne peut être qu’une action bénévole et précaire, un élan de révolte contre l’indifférence générale devant l’omniprésence de la misère animale. C’est le fait d’âmes sensibles qui mettent sur le même plan toute souffrance, toute angoisse, humaine ou non humaine. La plupart du temps, dans le cas des petits refuges, il s’agit de gens à faibles ressources qui s’épuisent à mener un combat sans fin comme sans espoir, mais qui ne pourraient pas ne pas le mener. Ils sont parfois aidés par de maigres subventions (dans le meilleur des cas), par la générosité de quelques adhérents, mais en général abandonnés à leurs seules ressources personnelles.

    Un refuge est vite submergé. Là comme ailleurs, la mode imposée par les éleveurs et la publicité des fabricants d’aliments ont stimulé une frénésie d’achat dont les conséquences sont la versatilité du public et la cupidité des éleveurs et des marchands. La “rentabilité” exige qu’une femelle d’une race “vendeuse” ponde et ponde jusqu’à en crever. On achète par caprice, le caprice passé on est bien emmerdé, et comme on n’est pas des tueurs on se débarrasse, au plus proche refuge. Et là, c’est le chantage cynique de tout à l’heure : “Vous le prenez ou je vais le perdre”. C’est exactement le coup de l’otage à qui le malfrat a mis le couteau sur la carotide : “Vous me la donnez la caisse ou je l’égorge.” On ne sait pas assez, même chez ceux qui considèrent l’animal comme un être vivant et souffrant à part entière (je n’aime pas dire “amis des bêtes”), quelle terrible et décourageante corvée est la gestion d’un refuge quand on dispose de peu de moyens.

    Pour un animal placé à grand-peine, il en arrive dix, vingt, cent ! Cela vous dévore la vie, vous écrase sous une conviction d’inéluctable impuissance. Beaucoup de petits refuges de province luttent envers et contre tous, ignorés, méprisés, abandonnés à leurs seules ressources, et, cela va de soi, en butte aux sarcasmes des imbéciles et aux froncements de sourcils des vertueux qui jugent bien futile de s’occuper d’animaux alors qu’il y a tant de détresses humaines… Et quand l’apôtre qui a englouti sa vie dans un refuge meurt ou devient impotent, que deviennent les bêtes ? Pardi, l’euthanasie en masse par les services de l’hygiène publique, pas fâchés d’être débarrassés.

    Savez-vous que, si vous possédez plus de 9 chiens, vous devenez de ce seul fait “refuge” et devez déclarer la chose à votre mairie et à la D.S .V. (Direction des Services Vétérinaires) ? A partir de là, vous serez soumis aux inspections d’usage concernant les règles d’hygiène, de sécurité, etc. En somme le bénévolat est pénalisé. Tout se passe comme si la seule voie “normale” était l’euthanasie systématique, le sauvetage étant considéré comme anormal, suspect et fortement découragé.

    Il faut que l’animal cesse d’être considéré comme un objet, un bien “meuble” qu’on achète, qu’on vend, qu’on cède, avec à peine quelques restrictions concernant les “mauvais traitements”, d’ailleurs bien légèrement punis. Il faut que la survenue d’un animal dans un foyer soit aussi grave, aussi importante, aussi contraignante que la naissance d’un enfant. C’est le formidable et trop prévu nombre d’abandons liés aux départs en vacances qui m’a mordu au cul.

    Savez-vous qu’ils font la queue aux portes des refuges, les enfoirés, avant d’aller faire bronzer leurs gueules de sales cons ? “Avec la planche à voile sur le toit de la voiture” m’a-t-on confié. Que leurs têtes, à ces sous-merdes, volent haut dans l’air, propulsées par les pales tranchantes des hélices des hors-bord, pêle-mêle avec celles des toréadors et des aficionados !

    PS : Vous qui les aimez, faites les STÉRILISER ! Les laisser proliférer est criminel : ce sont ces portées innombrables qui fournissent la matière première des vivisecteurs et condamnent les refuges au naufrage

    texte de François CAVANNA recopié dans son intégralité

    #15543
    capel
    Participant

    un appel cet après midi… un eboueux a entendu miou miou dans un clic clac qu’i s’appretait à emporter en decheterie. 3 chatons bien fermés dans un sac poubelle et bien coincés dans le clic clac plié.

    quel courage!

    il les a mis au frais, alimenté, abreuvé, lavé… et son epouse a appelé toutes les asso une à une: aucune ne les prendra. Ils partent vendredi en vacances… seule la SPA a dit oui… pour euthanasie

    le texte de cavanna est très juste… un peu deprimant toute fois. si les asso se battent, une solution est possible. mais si elles disent toutes non à chaque appel et sans même donner un cosneil aux personnes qui se sont données la peine de sauver des chats… on ne gagnera pas la bataille

    #15544
    Maréchal
    Participant

    c’est déprimant et révoltant a la fois

    #15545
    capel
    Participant

    l’humain est fait ainsi que s’il n’a pas amende ou prison au bout de son acte, il fait!

    avant pas d’amende pour ceinture de securtié et excès de vitesse, on conduisait vite et sans ceinture.
    à une epoque, on pouvait tuer ses enfants, l’homme le faisait
    il pouvait violer, il faisait.
    Jesus a ordonner de ne pas tuer son prochain, ça en a arreté certains… puis la loi. mais on a gardé les guerres pour echapper à cette loi

    on a des lois pour empecher le meurtre des chats, leur maltraitance mais aucun policier et juge pour enqueter, mettre des menottes et appliquer les peines. je ne crois pas au changement des mentalités, l’homme ne change que lorsqu’il est obligé de changer. chez certains, il y a une sensibilité de defendre la vie… ceux là mettent ces lois et applications en place. seul combat à mener je crois. l’education ne touche que ceux qui ont dejà la sensibilité, c’est utile mais ne resoud pas le probleme. c’est ma conviction. j’aimerais tant qu’on me demontre le contraire. je ris souvent avec le terme cromagnon… je crois que l’homme n’a jamais evolué depuis cromagnon. seules les techniques, technologies, lois ont evolué. je parle d’evolution en « intelligence », intelligence à combattre ses impulsions de tueur. ça ne changera jamais! on est juste plus habillés, mieux abrités, equipés de telephones, internet, nos chats ont des bacs à litière… notre intelligence, non, elle bouge pas. je ne parle pas de connaissances, on en a plus qu’avant, selon les individus… l’intellgence de defendre la planete, la vie, que dalle! on est de plus en plus destructeur vu qu’on a des technologies de plus en plus elaborées en destruction et qu’on est de plus en plus nombreux sur terre.

    quant à l’analyse psychologique de ces etres sensibles dont nous sommes, vaut mieux pas que je me lance… c’est pas beau non plus. mais heureusement que ces etres existent, il faut quand même le reconnaitre… quoi que, la question qu’on se pose souvent ici: fait on plus de bien que de mal?

    cavanna a raison: l’abandonneur se decharge de sa culpabilité sur les personnes du refuge. s’il n’y a pas de refuge… il assume. bref… bonne nuit, héhé!

    #15546
    DUMAS
    Participant

    Je ne connaissais pas ce beau texte de CAVANNA, réaliste et révoltant.

    Il me semble que l’on pourrait faire un pas en avant en modifiant le statut juridique de l’animal pour qu’il ne soit plus considéré comme un « bien meuble ». La justice devrait être beaucoup plus sévère mais malheureusement, la cause animale passe souvent en dernier. Il commence à y avoir quelques condamnations, trop peu. Je pense à ce chien « Mambo » qui avait été brûlé par des jeunes brutes qui s’ennuyaient.

    Il me semblait qu’il y avait une évolution dans le bon sens car la cause animale est plus médiatisée qu’avant, notamment par des émissions de télévisions comme 30 millions d’amis.
    Je crois à l’éducation pour ouvrir l’esprit dès l’enfance mais il y a toujours l’éternel débat entre l’inné et l’acquis.

    Je ne comprends pas comment on peut abandonner lâchement un animal ou le maltraiter. Ce qui est effrayant actuellement est l’absence totale d’empathie de certains face à des actes odieux.
    En tout cas, un coup de chapeau à cet éboueur. Que c’est courageux d’enfermer des chatons dans un sac poubelle caché dans un clic clac !!! Quelle honte.

    J’espère que Soliman va aller mieux et aussi Norine.

    #15554
    Maréchal
    Participant

    Bonjour Christine,
    j’ai lu la triste histoire des 3 chatons dans le clic-clac et ton coup de gueule sur les cro-magnons.
    ça me rappelle Théodore Monod qui dit que l’humain (homo sapiens) n’existe pas encore

    extraits …
    « Cela dit, en ce qui concerne l’humanité, Théodore Monod souligne combien , historiquement parlant, elle est jeune. L’espèce « Homo sapiens » est probablement âgée d’environ trente milliers d’années. En comparant toute l’histoire de la terre à la hauteur de l’obélisque de la place de la Concorde, à Paris, on peut y figurer l’histoire de l’homme par l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette !  » En regard de la naissance de la vie sur la terre, l’apparition de l’homme est très récente. Il faut donc lui laisser le temps de s’hominiser.
     » L’hominisation  » est une expression des paléontologues pour évoquer les phases qui ont conduit l’homme, à travers les millénaires, à son état physique et anatomique actuel.
    Théodore Monod tient à entendre ce mot dans un sens qui soit également philosophique :  » S’hominiser, c’est aussi sortir de notre sauvagerie ancestrale, nous débarrasser de notre héritage préhistorique, et acquérir une nouvelle stature morale.
    Devenir des Hommes, avec un H majuscule.  » Il est à noter que Théodore Monod parle alors aussi d’un homme  » humanisé « , ce qui fait mieux entendre la dimension spirituelle de sa visée et permet aussi de mieux rassembler l’homme et la femme dans sa compréhension, bien entendu globale, de l’humanité. »

    il y a de l’espoir quand – même§
    bises

    #15555
    Maréchal
    Participant

    je ne sais pas qui est Théo 😆 mais on se sent moins seules de voir des cro partout

    #15558
    capel
    Participant

    tu te rappelle pas de ce bonhomme merveilleux qui traversait les deserts… il a eu le temps de mediter.

    je suis moins optimiste que lui. hominisation il n’y aura pas. la Loi seule calmera les instincts tueurs de sapiens. mais c’est mon avis à moi, je n’ai peut-etre pas assez marché dans le desert. mais sur que dans le desert le monde devient beau… pas de sapiens en vue à des centaines de kilomètres à la ronde, haha! le sable, le soleil, le ciel, quelques betes rampantes… et les mirages.

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